Eau - La création opus 1
Allégresse

Danse ta gigue, virevolte, saute, esquive pendant que je déploie et replie sans faillir mon tapis infini. Mon roulis te captive. Ce formidable compagnon, ne veut vieillir.

Brumaille

Le tintement du bronze, perce l'atmosphère. Cypérales, figées à ras de l'eau, stoïques, Plantées au milieu de la brume aux airs mystiques, Le pêcheur espère, pourvu que cela ferre !

Brume Péléenne

De mon sommet je te contemple astre fumeux. Crois tu pouvoir, mieux que moi, déployer ta force ? Abîme-toi, poursuit ton rêve cotonneux. Les roches savent à quel point je suis féroce !

Chemin Lacustre

La marque du temps, du vrai chemin te détourne ? la brume te cache ta destination ? De ta foi, pourquoi vouloir faire une ristourne ? Avance, ton guide est ton obstination.

Déliquescence

Furie passée appose ici ton empreinte, Furie présente marque les coeurs de crainte. Furie à venir, morne déliquescence. Neptune affirme là sa grandiloquence.

Dissociation

Cercles siamois, enchâssés tel l'ouroboros, Clonés à l'infini, jaillissez de mon esprit ! Doux à se ressasser, à rabâcher à l'envie, Tôt ou tard, le regard portera extra-muros.

Ecueil géométrique

Arrêtes effilées des grises certitudes, Mes sentiments se déroulent comme les vagues, Mais ne vous émoussent. Etrange mascarade ! Accomplissez là votre infinie servitude.

Empreintes

Marques insculpant notre plancher maritime, Peintures rupestres de la création, Luisez pour de multiples générations A travers nos esprits, vos écrins légitimes.

Et au milieu coule une rivière

Passerelle géométrique, liaison. Portions antisymétriques , flottaison. Tes éléments aux rouges teintes, carminées, Saisissent l'astre coloquinte, dominé !

Extrospection

Glisse tranquillement sur l'Iris d'eau, Fend ce miroir cristallin mordoré Reflétant nos âmes enluminées. Préserve notre paisible hameau !

Fut-il ?

Hasard, sort ou oubli, capture involontaire. Ton chanfrein jalonne cette mer circulaire. Clapot éphémère. souvenir de l'ondée Retrouve l'esprit, à cette heure évaporé !

Imaginaire

Toit des fantômes, temporaire incertain. Immobile passant, partage mon destin ! Suis-moi, Vagabonde, entre l'airain et l'azur, Corps et âme rejoignez votre halte obscure.

Instant

Pyramide minérale, pic érigé, Cisaille l'encre du reflet arborescent. Monument fugace des baigneurs désœuvrés. Encore quelques temps à trôner fièrement.

Intemporelles

Tes stipes tiraillées entre mer et espace, semblent battre au vent, se lamentant à voix basse. Conquérant la côte, tu façonnes la plage. Labeur séculaire, nécessaire passage.

Le Chaland

Charge tes jeunes chalands, mets toi en abîme. Achemine nos précieuses marchandises. Evite le berme, ses affres, sa traitrise. Sans verser cruor, protège nos fils sublimes.

Le fantome

File le long des crêtes, ouvre grand tes phares, Nul dépendeurs d'andouilles, horizon sans fard. Rêve de liberté sur la dune infinie, Acrobate des siouf au teint embruni.

Les flaches septentrionales

Cyclopéens sillonnant le chemin de ronde, Vos pas creusent les flaches septentrionales, Poséidon s'impatiente et y abonde. Protégeons nous de leurs fantaisies agonales.

Lueur nocturne

Au lointain, brille dans le ciel empyréen, Lune, Irradie cette surface spéculaire qui fait naître les spectres multiséculaires. Clarté, obscurité, bien trop manichéen.

Miroir crépusculaire

Miroir bordé par la lisière résineuse, Les roches grises telles d'augustes mineuses, Sortent en surface jouir de ta beauté. Quelle surprise de les voir ainsi flotter !

Nitescence filigranée

Vis, flottes, luis, pourvoies avec tes mille soeurs Enveloppe mon bois jusqu'à la dernière heure. Après l'étiolement, à la nitescence, Transparaîtra la preuve de ton existence.

Nuit enjôleuse

Crocs de terre transperçant l'horizon ardent, La marée bat sans atteindre le firmament. Vestiges, la terre vous dresse fièrement. Pour vous maintenir, étrangement, nul cardan.

Ombres citadines

Ombres sculptées sur les ténèbres de platine, Illusion d'ailleurs, au coeur du nouveau monde. A pareille heure somnolent tes baladines, Valorisant le chant des royales osmondes.

Perles d'éternité

Océans sondés, flots et affluents explorés, Maintes fois, appréhendées pourtant ignorées. Il me fallut ascencionner la pelée, Pour apprécier leur gage de rareté !

Promenade latescente

Badauds flânant le long de la grève de sable, Au flot habituellement intarissable, Vous paraissez bien épars en cette saison. Temps béni pour la silencieuse oraison.

Rivé

Malgré vents et marées tu restes arrimé. Arrosé, balloté, héritier de l'estran, Eaux-vives, eaux-mortes, ta place est dirimée Hâte-toi, presse le pas, ton rythme est frustrant.

Sombrage de l'almadie

Ecorces arrachées, aubier décortiqué, Planches tressées au littoral aiguilletées. Oeuvre fugace nécrosée par les saisons, Coule continuellement dans les tréfonds.

Sur un fil

Vadrouille, glisse, acrobate de la ramure Cambrure asymétrique, profil d'avion Tu nargues la gravité en suspension, La chute viendra, à tribord de ton amure.

Tombée Céleste

ô fortune de l'instant, enflamme nos sens, Macule l'espace de ton aura nacrée. Si mes songes ne m'y avait point préparé, Ta capture accidentelle fut magnificence.

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